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Réalisason n°72 - Mars - Avril - 2013
P
érenniser les emplois de ses collaborateurs, sauve-
garder ses méthodes, poursuivre sa philosophie...
les objectifs de Guy Chardonnereau étaient clairs,
quand il commença à penser sa succession en
2010. Il savait que son entreprise était une pépite,
très bien implantée et de bonne renommée sur le marché
français... et c’est pourquoi, plus soucieux de sa création que
de sa valeur numéraire, il ne voulait pas simplement céder
au plus offrant, en confiant la vente à une banque d’affaire.
L’assurance d’un esprit PME perpétué et l’évitement d’ une
restructuration drastique étaient ses principaux soucis. Du
coup, si la rumeur professionnelle disait connaître bien ses
intentions, nul n’était vraiment en mesure d’en savoir le
bien-fondé et encore moins de deviner que l’affaire était en
cours.
A la même époque, Laurent Péru se trouve à un tournant
de sa carrière. Après 18années chez Philips et chez Bosch, au
service du public-address et des systèmes de conférences
numérique (DCN) il était appelé, au sein du groupe, à un
nouveau poste à l’international, aux Pays-Bas... et interpellé
tout autant par les sirènes d’une nouvelle aventure profes-
sionnelle, celle de la reprise d’une entreprise.
Une longue et discrète négociation
Les deux hommes, se connaissaient peu : ils avaient fran-
chement confronté leurs opinions, divergentes à l’époque,
une dizaine d’années auparavant mais s’étaient peu croisés
depuis. Les chances de se retrouver autour d’un tel projet
étaient minces C’était sans compter, cependant, sans Cyrille
Rebours, bras-droit de Guy, homme-clé de l’interprétariat
au sein de Proson, qui avait depuis des années des relations
de confiance avec Laurent.
«
Ayant appris que Guy Chardonnereau cherchait à céder
Proson, et fort intéressé par le métier de la location, que je
côtoyais depuis des années et sur lequel j’avais une vision as-
surée, je me suis décidé un samedi matin à l’appeler
. » se rap-
pelle Laurent Péru. «
Nous avons échangé, longuement... il
m’a exprimé ses souhaits pour cette cession d’activité... A l’issue
de cette première entrevue, la négociation a démarré. »
Une négociation placée sous le sceau d’une confiden-
tialité extrême, car de grands groupes montrent déjà de
l’intérêt pour Proson et qu’il n’est pas question de divulguer
ce qui se trame, sous peine de perturber l’étude en cours
tout autant que pour préserver des solutions alternatives
si les deux hommes ne tombent pas d’accord. «
Ce fut un
véritable parcours du combattant
», dit Laurent Péru, car Guy
Chardonnereau veut s’assurer dans le moindre détail de la
justesse de son choix en testant celui qui lui succèdera. La
pérennité de son entreprise lui tient à cœur. Le sort de son
équipe tout autant. De son côté, le repreneur tient à s’assu-
rer de la validité de ses premières impressions et de sa capa-
cité à mener une stratégie, qui s’impose peu à peu.
«
C’est au moment où nous terminions ce processus de
connaissance mutuelle et de réflexion partagée sur l’avenir
de Proson, que Guy Chardonnereau est tombé gravement
malade
», affirme-t-il. Et c’est avec les héritiers du fondateur
qu’il conclut finalement le rachat, en parfaite conformité
avec les accords convenus avec leur père.
Une entreprise en pleine santé
Avec 2,5 millions d’Euros de chiffre d’affaire en 2012 (qui
s’affiche au passage comme la meilleure année de l’histoire
de l’entreprise) et 10 salariés, Proson aborde donc son nou-
vel avenir avec confiance. Outre le gérant, Laurent Péru, le
directeur de production, Cyrille Rebours, est devenu action-
naire de la société aux côtés du repreneur. Et l’équipe est in-
changée. «
C’est un élément essentiel
», explique notre inter-
locuteur, «
car le métier de Proson repose sur deux bases fon-
damentales: la gestion du temps et un service irréprochable.
Ce sont là les éléments, outre un parc de matériel parfaitement
maintenu, de la très forte valeur ajoutée que nous apportons à
notre marché de niche, la location pour l’interprétariat.
»
Si le système à disposition des interprètes est défaillant,
Par Didier maingreaud
FEUX DE LA RAMPE
Laurent Péru, entre
acquis et valorisation…
L’âge III de Pro Son s’écrira en lettres d’innovation
Repreneur de l’entreprise créée en 1985 par Guy Chardonnereau, Laurent Péru
préside la destinée de Proson depuis quelques mois. Equipe inchangée, résultats
confirmés… après une année 2012 qui fut un round d’observation, le nouveau
chef d’entreprise met peu à peu sa patte sur la vieille maison avec de nouveaux
investissements et une stratégie clairement annoncée, qui allie renforcement
de l’offre existante et volonté d’anticipation technologique. L’âge III de Proson,
comme les deux précédents, s’écrira en lettres d’innovation. Celui qui était le
choix de Guy Chardonnereau, a bien l’esprit maison du regretté fondateur…
Prestation
traduction
Assemblée
nationale,
salle Colbert
Cyrille Rebours
1 3,4,5