Réalisason n°72 - Mars - Avril - 2013 -
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en effet, c’est toute l’organisation d un événement qui peut
être réduite à néant. « S
i nous pesons pour 10 à 15% du coût
global d’une conférence, nous pouvons représenter 100% des
problèmes : la confiance est donc le critère n° 1 pour nos clients.
Nous devons leur assurer le matériel en quantité, en qualité et
en fiabilité, ainsi que la disponibilité entière et précise de nos
techniciens.
»
Proson, en réalité, est très peu connue du grand public.
L’essentiel de sa clientèle est composé de prestataires de
traduction simultanée quelques grands cabinets de traduc-
tion du marché, ou de sociétés audiovisuelles, qui doivent
pourvoir à des besoins ponctuels (et souvent plus limités)
de traduction. Le client final ne connaît donc pas Proson.
Pas de sticker sur les matériels... discrétion totale.
«
Outre les qualités techniques reconnues qui sont les nôtres,
nous devons à nos clients un rôle de conseil permanent. La
confiance établie entre eux et nous nécessite en effet que
nous sachions aussi recadrer certaines demandes quand elles
peuvent être source de difficultés potentielles pour la fiabilité
de la prestation
», ajoute Laurent.
Un marché de niche
Le marché concurrentiel français est assez limité : une dou-
zaine d’entreprises spécialisées dans le domaine du maté-
riel de traduction, dont deux co-leaders : IS Communication
et Proson, et quelques sociétés audiovisuelles avec un dé-
partement traduction, essentiellement en province. Si 60%
du marché sont assurés par IS Communication et Proson,
la confrontation n’est pas frontale : de grosses entreprises
clientes et les marchés d’Etat pour IS, les cabinets de traduc-
tion et la sous-location pour Proson.
«
Nous servons aussi bien des micro-diffusions casque à 150
€ que des prestations à 20 ou 30 K€
», s’étonne encore Laurent
Péru devant les tableaux de suivi méthodiques qu’il a mis en
place pour les quatre années à venir. «
Et les ratios d’affaires
sont étonnants : un devis sur deux remporté, en moyenne
Un parc matériel sans équivalent en
France
Son analyse de ces succès réside d’abord dans l’ampleur
d’un parc, le plus important du marché hexagonal : 50 ca-
bines de traduction, 50 régies, 100 pupitres, 3 500 casques
et stétos, 800 casques de visite guidée (le second parc
après celui d’IEC) et 150 systèmes sans fil enWi-Fi... Les deux
marques du marché, Bosch (pupitres de conférence, micros,
systèmes infrarouges numériques) et Sennheiser (infra-
rouge, casques), composent ce parc et les deux premières
générations de produits y sont encore présentes, même si
Laurent Péru a décidé de déstocker largement ce qui fut la
première génération pour «
faire de la place aux nouveaux
matériels de 3ème génération, annoncés par les constructeurs
dès cette année 2012
».
Forte de ce parc impressionnant, la société est une ruche
permanente. Les entrées-sorties de matériel y sont inces-
santes : une quinzaine minimum au quotidien, au comptoir
de la rue de Gergovie (Paris 14) ou en livraison sur site... et
souvent plus. Préparation des « colis », vérification des re-
tours, maintenance systématique, charge des batteries,... le
travail de planification est essentiel, et l’efficacité, comme la
ponctualité, des cinq collaborateurs techniciens fixes et des
intermittents (jusqu’à 25 certains jours !) est déterminante
sur l’image de l’entreprise.
Une équipe bien rôdée
«
C’est là que réside la seconde force de Proson
», dit le nou-
veau dirigeant, «
Guy Chardonnereau savait combien le
cocktail de son succès tenait à ces cadres et à ces équipes. Par
respect pour eux, mais aussi parce qu’il savait qu’ils étaient la
principale garantie de pérennisation de son œuvre, il recher-
chait un repreneur dont il soit sûr des intentions.
Je ne sais pas
si j’en avais saisi l’ampleur exacte au terme de notre discussion
mais il avait, sans doute, décelé en moi la capacité de le com-
prendre très vite. Ce fut sans doute un élément très important
de la confiance qu’il m’a accordé en allant jusqu’au bout de
l’accord... Il est vrai que j’en mesure maintenant, au spectacle
quotidien de la vie de Proson, l’incontestable importance.»
Aux côtés de Cyrille Rebours, qui apporta dès 2002 son
savoir-faire et son expérience du petit monde exigeant de
la traduction jusqu’à en faire l’activité principale de Proson,
Laurent Péru a donc bien l’intention de garder l’entreprise
bien fermement ancrée sur ses fondamentaux. Mais pour
cet homme de challenges, confronté durant 18 années
chez Philips et chez Bosch aux innovations de produits, aux
changements d’environnements et de méthodes, la veille
technologique et l’anticipation des usages n’est pas un
concept vain. Comment voit-il alors l’avenir du marché et
de Proson ? Ce sont quelques
questions que nous lui avons
demandé de nous livrer...
R-Son : Vous avez parlé de
3ème génération technique.
Quelle est-elle ?
Laurent Péru :
Ce n’est sûrement pas à moi
de vous le dire. Les annonces
officielles sont pour le Pro
Light and Sound de ce mois
de mars. Je vous invite à aller
voir du côté du stand Bosch.
Ma seule affirmation est qu’il
s’agit d’un saut technologique
analogue à celui que fut le
DCN à sa sortie.
Et qu’étant au courant de ces
Quand les étagères sont
quasiment vides, c’est bon signe....
Un parc de 3 500
casques et stétos
Casques IR
numérique
Bosch
Laurent Péru
1,2 4,5